Dans une étude réalisée par Famille rurales, 60% des Français déclarent que s’ils devaient créer une entreprise, ils souhaiteraient le faire en milieu rural. C’est ce qu’on peut lire dans le rapport « Les territoires ruraux : perceptions et réalités de vies ». Ce chiffre est impressionnant, encore faut-il passer à l’acte… Néanmoins, beaucoup d’entre nous se posent aussi la question de l’avenir, et même de leur avenir. Et la campagne reprend progressivement ses lettres de noblesse face à ce qu’elle propose en terme de sens de vie.
Et si beaucoup demeurent dans le rêve sans passer à l’acte, c’est bien en raison des peurs ! Et c’est logique si l’on s’inquiète de savoir ce que l’on peut réellement entreprendre en zone rurale, là où il ne se passe pas grand chose, là où la clientèle est rare, là où on ne trouve rien dans les commerce… On pourrait allonger la liste ! Celle précisément celle des peurs… qui empêchent d’avancer jusqu’à créer un replis et même des frustrations.
Or, il est possible de développer un entrepreneuriat à la campagne…
en Ardèche par exemple !
Voici quelques pistes de réflexion qui peuvent vous à aider à développer un autre point de vue et, tout au moins, à inviter à un autre regard. Le but n’est ni de convaincre à tout prix et encore moins d’opposer la ville à la campagne. Il s’agit juste d’aider les indécis à faire un pas su lequel ils ne voudront jamais revenir en arrière !
1 – Proposer une activité de service de proximité
Il est clair que nos campagnes se désertifient et que les services ont toujours le vent en poupe. Les personnes âgées souhaitent de plus en plus se maintenir à leur domicile le plus longtemps possible, mais force est de constater que le quatrième âge a des besoins importants de soutien. Les familles sont aussi en demande avec l’allongement des temps de transport qui rend la vie plus compliquée et invite à utiliser des services de proximité pour aller chercher des courses, faire le ménage, etc. En fonction des compétences de chacun, les choix son réellement multiples ! La liste des services à la personne proposées par le ministère de l’Économie peut déjà donner des idées :
- Entretien de la maison et travaux ménagers
- Petits travaux de jardinage
- Travaux de petit bricolage
- Garde d’enfants de plus de 3 ans à domicile
- Soutien scolaire ou cours à domicile
- Soins d’esthétique à domicile pour les personnes dépendantes
- Préparation de repas à domicile
- Livraison de repas à domicile
- Livraison de courses à domicile
- Collecte et livraison à domicile de linge repassé
- Assistance informatique à domicile
- Soins et promenades d’animaux de compagnie pour les personnes dépendantes
- Maintenance, entretien et vigilance temporaires à domicile
- Assistance administrative à domicile
- Accompagnement des enfants de plus de 3 ans dans leurs déplacements
- Télé-assistance et visio-assistance
- Interprète en langue des signes
- Assistance aux personnes ayant besoin d’une aide temporaire à leur domicile
- Conduite du véhicule des personnes en cas d’invalidité temporaire
- Accompagnement des personnes présentant une invalidité temporaire
- Coordination et délivrance des services à la personne
- Garde d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés à domicile
- Accompagnement d’enfants de moins de 3 ans et de moins de 18 ans handicapés
2 – Lancer une activité freelance à distance
Et si tout simplement vous décidiez de travailler de chez vous sur une activité que vous pouvez exercer n’importe où depuis votre ordinateur. Toutes ces activités qu’on appelle « nomade » se prêtent très bien à la vie à la campagne. Elles sont de plus en plus standardisées, homologuées et même souhaitées avec le télétravail ! Là encore, en fonction de vos compétences, les idées sont nombreuses. Il pourrait s’agir de développer une activité de free-lance comme :
- assistance graphique,
- formation, ingénierie pédagogique
- création de sites Internet,
- référencement,
- rédacteur Web,
- conseil ou coaching sur des activités qui vous sont propres.
- assistance administrative
- etc.
3 – Développer un site e-Commerce
Toutes les activités de e-commerce se prêtent très bien à l’aventure vivre en monde rural. Ces activités sont certes plus complexes que l’idée précédente de devenir freelance mais peuvent vous apporter un plein d’épanouissement avec des rémunérations plus élevées … si votre business est bien positionné ! Et si demain vous vendiez :
- des ustensiles de beauté
- de l’artisanat de maroquinerie
- vos accessoires high tech préférés
- des accessoires pour les animaux
- une sélection de vêtements pour femmes élégantes de plus de 50 ans
- des jouets en bois
- une liste d’articles éducatifs à avoir chez soi
- des objets recyclés
- vos tableaux préférés
- des services de mise en relation
- de l’information
- des tutoriels
- ou autre chose ?
4 – Ouvrir une activité liée au tourisme
L’Ardèche est un grand territoire de tourisme. En fonction de vos passions, les propositions sont florissantes !
- Guide touristique, découvertes des forêts
- Organisation de promenades, de rallyes, de séminaires
- location de roulotte ou autre hébergement original
- location de vélo
- Activités sportives : entraineur, accompagnateur
- Traiteur avec des produits locaux
- salle de réception
- …
Ce genre d’activité n’est certes pas très rentable et dégage rarement plus d’un SMIC en termes de rémunération mais c’est un second souffle pour beaucoup de gens qui ne cherchent pas à devenir riche et préfèrent se mettre au vert avec une activité à rythme choisie, renouer avec une vie plus simple et loin des hurlements de la ville. Néanmoins, on peut optimiser les gains en allant vers une clientèle luxe, des services plus avancées avec salle de séminaire, spa, etc.
5 – Entreprendre la transformation alimentaire
Les activités précédentes liées au tourisme se marient très bien avec d’autres activités de transformation alimentaire. L’intérêt reste de se positionner sur du produit de qualité et de s’engager dans la vente en circuit-court (du producteur au consommateur). Développer une activité autour de valeurs environnementales devient un engagement honorable. Et la clientèle se développe autour de ses produits de qualité. Et les idées sont nombreuses !
- les produits à la châtaigne,
- les conserverie de légumes, les légumes lacto-fermentés,
- les plats traiteurs
- la fromagerie, la charcuterie, la boulangerie
- les céréales, les noix,
- la moutarde, l’huile ou le vinaigre
- les bières
- …
Et comment franchir un tel pas ?
De manière très simple et habituelle, le fait d’écouter son coeur est une base qui ne trompe pas souvent. Il reste qu’être entrepreneur.e, sans mauvais jeu de mot, c’est un métier. Certes les auto-entrepreneurs ont le vent en poupe et sont fiscalement soutenus… Mais 36% seulement parviennent à s’en sortir au bout de 5 ans… C’est peu et donc risqué.
D’ailleurs, la difficulté pour un entrepreneur débutant c’est de gérer ses priorités entre ce qui relève vraiment de son “métier” de vocation et ce qui correspond à la charge administrative et financière de l’entrepreneur.e, une charge qui est trop souvent sous-estimée.
Des coachs et des conseillers d’emploi ou de reconversion peuvent-être des partenaires fantastiques pour étudier une faisabilité et construire les bases d’un projet. Ceci est une étape incontournable, mais elle s’arrête progressivement quand l’activité se lance… alors que la confrontation à la réalité demeure parfois un véritable challenge.
C’est pour cette raison que de plus en plus d’entrepreneur.e.s se tournent vers l’économie sociale et solidaire (ESS) et notamment vers les Coopératives d’Activités et d’Emploi, qui accueillent des entrepreneurs autonomes tout en leur permettant de mutualiser des services financiers, juridiques, de partager des idées et d’être conseillés et guidés en permanence autour de leur projet et de leur action. C’est le rôle de Pollen, en Ardèche : en nous déclarant acteur de l’emploi et de l’économie dans notre département, nous nous mobilisons pour accueillir et soutenir des porteurs de projets ! Entre 80 et 100 entrepreneurs collaborent ainsi au sein de Pollen coopérative généraliste avec trois établissements secondaires autour de l’alimentaire, du bâtiment et de la formation.
Pour en savoir plus, notre site vous renseigne et vous indique un agenda avec des informations collectives pour répondre à toutes vos questions !