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La solitude de l'entrepreneur

Détourner la solitude de l’entrepreneur

En France, on compte plus d’un million huit-cent milles auto-entrepreneurs. Un chiffre qui en dit long sur la profonde mutation du travail qui s’opère sur le marché du travail. Difficultés à trouver un emploi, volonté de changer de vie ou projet mûrement réfléchies…autant de raisons qui poussent des milliers de français à démarrer une nouvelle activité en indépendant. Certains réussissent à vivre pleinement de leur activité, d’autres pas. Et ça, c’est une réalité qu’il ne faut pas occulter. Il est très important de préciser que cet article n’a pas vocation à faire peur mais bien à aider à mesurer un tel projet et insister sur l’importance de s’appuyer sur des alliés. Lancer son entreprise et la développer n’est pas une mince affaire et il faut en avoir pleinement conscience ! Aujourd’hui encore, la moyenne nationale française du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs peine à dépasser les 12 000 €… Et finalement, peu persistent : selon l’Insee, trois ans après leur immatriculation, seuls 30% à 35% des autoentrepreneurs demeurent toujours actifs sous ce régime.

Devenir travailleur indépendant offre beaucoup de liberté mais requiert un sens de la rigueur et un niveau de responsabilité auxquels personne ne peut échapper. En tant que capitaine de son propre navire, chacun est le seul décideur et le seul décisionnaire de la direction à suivre pour développer ses affaires. En se basant sur les nombreux retours d’expérience, 5 difficultés principales émergent quand on se met à son compte, au point de décourager et de faire baisser les bras.

Être surchargé de travail

Développer son activité indépendante ne se fait pas en vivant d’amour et d’eau fraîche. Il faut se retrousser les manches pour faire croître son business et pouvoir en vivre. Beaucoup de personnes se mettent à leur compte en ne prenant pas compte la réalité de la vie d’un auto-entrepreneur. Il est seul aux commandes, il ne peut compter que sur lui-même, il dépense beaucoup d’énergie et de compétences pour réaliser toutes ces tâches. Il faut tout le temps être à 100%. Un travailleur indépendant ne compte pas ses heures. Ce rythme de vie peut rapidement se transformer en une difficulté chronique si on n’en a pas pris connaissance.

Se noyer dans l’administration

En plus des tâches à accomplir pour ses clients et pour le bon développement de son activité, il faut veiller à assurer la stabilité de sa micro-entreprise sur le plan administratif. Oui, les démarches pour créer son statut d’auto-entrepreneur sont très simples puisqu’en quelques clics de souris,  on peut commencer son activité. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Derrière, il faut gérer la comptabilité, s’assurer du traitement et du paiement des factures de ses clients, déclarer son chiffre d’affaires, veiller à ce que les charges soient payées, rester en veille sur l’actualité juridique pour suivre l’évolution du statut et des lois françaises, etc. Gérer une entreprise, c’est un peu comme la mécanique : il faut mettre les mains dans le cambouis pour bien connaitre les rouages de la machine. Et on peut vite se retrouver sous l’eau si dès le début de son activité on ne pose pas de solides bases organisationnelles.

Se retrouver seul

Certains aiment le travail d’équipe, d’autres pas. Beaucoup trouvent leur compte en devenant freelance. Cependant, d’autres entrepreneurs supportent mal la solitude qui peut s’installer. Selon son cadre de vie et les difficultés rencontrées, on peut très vite se retrouver seul. Et c’est une cause d’échec importante.

Ne pas avoir une fibre commerciale suffisamment développée

Pour réussir à vivre de son activité indépendante, il faut prospecter pour trouver de nouveaux clients, bien connaitre son produit, son service mais surtout bien savoir le vendre. Une grande erreur de la quasi totalité des indépendants consiste à s’imaginer que l’on attend plus qu’eux pour apporter des solutions. Et non ! Quelle que soit la qualité du projet ou la puissance des compétences, il est nécessaire de se vendre. La négociation commerciale est un pan d’activité très important de l’entrepreneur indépendant. Cette phase de préparation est fondamentale. Mais tout le monde n’a pas la fibre commerciale. Pour certains, cette tâche peut vite se transformer en un obstacle infranchissable et mettre à mal l’avenir de leur activité. D’ailleurs, beaucoup consacre un temps fou à se présenter sur les réseaux sociaux, alors que ceux-ci sont, statistiquement, de très mauvais supports pour se mettre en avant, d’une part parce que l’on fait sa communication auprès de personnes avec lesquelles on est déjà en relation (les “amis”) et les réseaux sociaux sont surchargés de mauvaises publicités immédiatement zapées !

Avoir le moral qui flanche

La vie d’entrepreneur est faite de hauts et de bas. Mais parfois, il peut y avoir plus de mauvais que de bons coups. Ce sont dans ces moments là qu’on reconnait un entrepreneur qui connaîtra le succès. Pour vivre pleinement de son activité et être épanoui, il faut livrer une bataille de chaque instant, faire preuve d’une détermination à toute épreuve et être sûr de ses forces. « No pain, no gain » !

Alors, quelles solutions ?

Pas sûr qu’il y ait de solutions totalement facilitantes… En revanche, le choix d’un statut juridique solide peut grandement faire la différence. Dans une coopérative d’activité et d’emploi, les entrepreneurs ont le même objectif et les mêmes libertés, à ceci près qu’ils sont protégés par un régime salariale, y compris pour la retraite ; ils sont conseillés, guidés, accompagnés dans leur projet ; ils ne sont jamais seuls et partagent des projets, des marchés ; ils sont juridiquement couverts par la coopérative ; ils se regroupent par type de métiers pour échanger et mutualiser des idées, des concepts, des outils… Et ils réussissent à 70% à développer le projet qu’ils soutiennent ! Deux types de contrats sont proposés pour ces entrepreneurs :

Le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (le CAPE)

Le Contrat d’Entrepreneur Salarié Associé (le CESA)