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L’accompagnement global, une pratique innovante!

Interview de Anne Crémer

Accompagnement global enfant, jeune et famille

Haut Potentiel, Trouble spécifique des apprentissages, Trouble du spectre autistique, difficultés scolaires, Harcèlement scolaire, Phobie scolaire,  Perte de sens et motivation, Perte de cadre et de repères, Estime et confiance en soi, Gestion des émotions, Guidance parentale.

Comment se passe le confinement pour votre activité ?

Trop souvent, dans mon métier, j’interviens comme un pompier : dans l’urgence d’une situation et du rythme effréné de notre quotidien.

Alors cette période particulière est l’occasion pour certaines familles de reprendre les choses à la base, de prendre le temps nécessaire et offert par le confinement pour repartir sur des fondations plus solides et sereines quand le cours du temps reprendra.

De plus, pour que les familles ne vivent pas de rupture dans leur suivi, je me suis adaptée pour les poursuivre par visioconférence. J’ai donc transformé et fait évoluer mes outils pour pouvoir travailler à distance.

J’étais assez perplexe et réticente sur ce sujet, persuadée que cela ne pouvait pas donner les mêmes résultats. A ma grande surprise, cela a très bien fonctionné. Si si, je dois l’avouer ! J’ai donc accepté de changer de perspective.

J’ai ainsi pu diversifier et enrichir mes supports de travail et m’ouvrir de nouvelles possibilités. Auparavant, quand j’étais contactée par une famille qui habitait trop loin, je ne pouvais pas répondre à leur demande. Alors que maintenant, s’ils le souhaitent, je peux leur proposer un suivi à distance. Le seul point « négatif » pour moi est que les accompagnements à distance sont plus fatigants.

Comment réalisez-vous un accompagnement?

Nous sommes comme des engrenages composés de nombreuses pièces/rouages (sphère personnelle, sphère familiale, sphère scolaire/professionnelle, sphère sociale, sphère des loisirs et sources de plaisirs, sphère de la vie quotidienne).

Il est donc essentiel d’avoir une vision d’ensemble du demandeur et de son environnement car tout est interconnecté et en interaction : causes et conséquences peuvent se confondre dans une spirale sans fin.

C’est pourquoi je pratique la méthode d’accompagnement global.

C’est une méthode encore innovante que j’ai pratiquée durant de nombreuses années en Belgique et qui intervient dans le champ de la prévention, avant l’aide dite spécialisée.

En France, cette méthode n’en est encore qu’à ses prémices. Je me rends compte que j’interviens principalement auprès de familles après un long chemin semé d’embûches et après de multiples acteurs de l’aide spécialisée: aide souvent trop compartimentée et qui par sa multiplicité peut en devenir pathologisante.

Les grandes étapes de cette méthode sont :

– Faire un état des lieux de la situation
– Identifier et conscientiser l’ensemble des besoins (explicites, implicites et latents)
– Fixer des objectifs et mettre en place un plan d’actions
Outiller (et non réparer)
Autonomiser et émanciper de la relation d’aide

Comment définiriez-vous votre métier ?

J’aime les métaphores pour expliquer mon métier atypique et mon approche globale.

Lorsque l’on regarde un iceberg, on ne voit que la partie visible qui représente 30% de celui-ci. C’est souvent ce qui se passe avec la scolarité qui va cristalliser un ensemble de difficultés. Mais il est important pour avoir une vision d’ensemble de la situation et pouvoir “travailler sur la maladie et non le symptôme” d’aller voir ensemble sous l’iceberg, pouvoir identifier toutes les causes de ces difficultés qu’elles soient en lien ou non avec la sphère scolaire.  Tout est interconnecté et en interaction : les fameux engrenages.

Il y a une information très personnelle qui permet d’apporter un éclairage particuliers sur mon travail. Je suis moi-même neuro-atypique ce qui a pour conséquences que ma boite à outils très diversifiée est le résultat d’études et formations, d’expériences professionnelles nombreuses mais aussi, et peut être surtout, de mon vécu personnel. Celui-ci m’apporte une sensibilité particulière et une compréhension fine de toutes ces problématiques.

Pourquoi ce choix d’être entrepreneur salarié chez Pollen Scop ?

C’est pour faire partie d’un réseau, indispensable dans l’accompagnement global.

Dans certaines situations, quand ma boite à outils ne peut pas répondre aux besoins et objectifs déterminés, j’oriente vers l’aide spécialisée (psychologue, neuropédiatre, orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, sophrologue, etc). Le but est de pouvoir ensuite, avec l’accord du demandeur, coordonner les acteurs de l’aide afin de garder un tout cohérent et une vision globale non morcelée.

Les 2 premiers rdv d’établissement de la demande (un avec le(s) parent(s) et un avec le jeune) sont gratuits. A domicile dans les alentours de Privas ou (Zoom ou Skype)) pour ceux qui sont plus loin.

Publier le 19 mai 2020