La nouvelle réforme de la formation professionnelle a été lancée en 2018 et ses conséquences ont longtemps été ignorées (feintes ?) par les formateurs professionnels. Même si Qualiopi est encore repoussé d’un an en raison de la pandémie, les certifications des organismes de formation, les parcours pédagogiques, la mise en place (aujourd’hui renforcée) du distanciel sont des enjeux incontournables, lourds, très coûteux qui vont éteindre la possibilité de demeurer indépendant et même mettre à mal un certain nombre d’organismes de formation, à commencer, on s’en serait douté, par les plus petits…
De fait, la certification Qualiopi, nécessaire pour bénéficier de financements publics et paritaires, est une très grosse machinerie… au point que ce label représente à la fois un graal mais aussi une longue quête…
La quête du graal
32 critères qualités sont exigés : ils constituent essentiellement une règlementation administrative et technicienne ; le terme de « pédagogique » y est énoncé une seule fois, pour qualifier les outils (pédagogiques), mais la qualité du formateur n’est quasiment évaluée qu’au travers de ces diplômes… c’est-à-dire d’une connaissance et pas forcément d’une pédagogie.
La constitution du dossier est un investissement humain et financier que l’on ne mesure pas ! Le dossier Qualiopi est très long à instruire, il est présenté aux mains d’un organisme accréditeur dont il faut payer les honoraires ; la certification n’étant valable que 3 ans, il faut ensuite payer les honoraires d’un auditeur.
Un responsable de centre de formation passe désormais plus de temps à gérer de l’administratif qu’à demeurer opérant pour son cœur de métier, l’animation pédagogique. Autant dire qu’un indépendant ne peut faire face à une telle moulinette ! Il y perd le sens sacré de sa vocation et ne peut se permettre d’y consacrer autant de temps. Ainsi, seuls les mastodontes de la formation (groupes nationaux) peuvent faire face puisqu’ils disposent de ressources humaines nécessaires pour se consacrer à cette seule tâche et ont les moyens d’être audités à chaque fois que leur certification arrive à échéance. En mars 2020, le Syndicat des Consultants – Formateurs indépendants (SYCFI) a saisi le cabinet de la ministre du Travail pour l’alerter sur cette inégalité et aurait obtenu des garanties sur la prise en compte adaptées de certains critères en fonction du chiffre d’affaires du centre de formation. Pas sûr que ce soit suffisant…
En effet, depuis 2017, les formateurs se sont battus pour obtenir leur référencement Datadock, lequel constituait une première pierre posée en matière de contrôle de la qualité des organismes de formation… À partir du 1er janvier 2022, il faudra avoir décroché la certification Qualiopi basée, non plus sur le Datadock, mais sur le Référentiel national de certification Qualité (RNCQ) pour continuer à bénéficier de financements paritaires et publics. Si cette réforme appelle à une montée en compétences intéressantes des formateurs, elle constitue aussi, par sa forme, un lissage par élimination !
Un changement de forme
L’action de formation prend officiellement de nouvelles formes :
- La formation en situation de travail,
- La formation en présentiel
- La formation à distance…
Le e-learning est par conséquent officiellement reconnu et devient un enjeu majeur pour les organismes de formation. Or, ce mode distanciel n’est pas une simple transposition d’une formation en présentiel dans la mesure où le parcours pédagogique est différent, notamment parce que la motivation, l’implication, l’attention d’un stagiaire diffèrent totalement selon qu’il est dans une salle de formation ou chez lui derrière un écran.
L’expérience de ce printemps 2020 devient presque une opportunité pour démontrer l’intérêt du distanciel… autant que la nécessité à refondre les formes pédagogiques.
Le problème, c’est aussi que certains formateurs s’appuient sur le fait qu’ils ont suffisamment de clients qui financent eux-mêmes leur formation (donc pas besoin de financement, donc pas besoin d’être certifié…) pour éviter de se plier aux nouvelles exigences de la loi. C’est une erreur. De plus en plus, le Compte Personnel de Formation (CPF) va être usité et les financements par France Compétences vont se multiplier… Autrement dit, la pérennité des formateurs passent par leur certification, leur montée en compétences, leur capacité à développer le e-learning.
Et Pollen Formation ?
Tous ces changements sont rudes. Pour tenir, il faut être solidaires. Partout en France, des groupements de formateurs sont déjà opérationnels. Pollen Formation a également passé la vitesse supérieure :
- La certification Qualiopi est globalement assez avancée et les audits sont programmés pour début 2021 ; les formateurs auront ainsi le temps de s’habituer à la nouvelle démarche, avant son instauration au 1er janvier 2022.
- Chantal Guérin, responsable de la formation, met en place une plateforme pour les formateurs afin de faciliter leur démarche administrative et répondre totalement aux exigences techniques de Qualiopi.
- La formation pédagogique des formateurs se réalise en interne, notamment en lien avec le Funny Learning, une approche pédagogique qui renverse les concepts d’apprentissage grâce aux neurosciences.
- Nous nous mobilisons pour accueillir au mieux les nouveaux formateurs indépendants qui souhaitent intégrer Pollen Formation. En ce sens, nous proposerons prochainement un catalogue de toutes les formations de nos entrepreneurs.
- Pour le elearning, les recherches sont en cours pour savoir quel outil sera le plus intéressant pour construire les parcours distanciels. Viendra alors le temps de la formation pédagogique autour du distanciel.
- Nous nous mobilisons, entre collègues, pour que la formation reste une valeur humaine de promotion de la personne.
Nos services sont à votre disposition.
Chantal Guérin : formation@pollen.coop