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Le confinement donne-t-il des ailes à l’esprit coopératif ?

Le pays est en crise, le virus se propage en France, nous sommes tous confinés chez nous. Cette situation pourrait faire émerger des comportement primaires,  Et pourtant c’est tout le contraire, il nait un élan de solidarité au sain de la population Française partout sur le territoire. Vous l’avez sans doute aperçu sur les réseaux sociaux, mais les initiatives de coopération sociale et de solidarité se multiplient. Il ne s’agit pas uniquement de se remonter le moral mutuellement, mais bien d’aider, d’échanger, d’agir : On demande des nouvelles à nos voisins, on fait leurs courses quand ils sont dans l’incapacité de le faire, et on partage les attestations vierge pour faciliter les démarches…

Nous avons aussi des initiatives à grande échelle ! Selon Celia Caveirac, sophrologue dans le Gard, l’isolement peut-être un facteur de stress ; à notre habitude, nous sommes dans une société où l’on se retrouve rarement seul pour une longue période. Le confinement est une lourde épreuve pour certains qui peut faire ressurgir les craintes, les peurs et l’anxiété. Ainsi Celia Caveirac a mis au point une plateforme qui aide les personnes dans le besoin à gérer leurs émotions. La plateforme de Midi Libre propose également un service d’appel aux personnes isolées ; l’opération Paniers Solidaires a été lancée pour financer des courses (repas et produits d’hygiène) qui seront livrés aux soignant.e.s et aux plus fragiles.  L’initiative « des bras pour ton assiette » permet d’éviter la pénurie de main-d’œuvre dans l’agriculture et donne du travail aux personnes disponibles.

Mais au fond quel est le motivateur de cette solidarité soudaine ? Ne sommes nous pas des Homo economicus, des êtres agissant de manière parfaitement rationnelle ?

He bien, il semble que non ! Nous nous entraidons, et ce depuis que l’espèce humaine existe, sans cette coopération nous n’aurions jamais survécu jusqu’à présent. Pablo Servigne, nous démontre que les situations de stress et même de stress intense, comme des grandes catastrophes (tremblement de terre, tsunamis, terrorisme…) font naitre des comportements calme, d’auto-organisation, d’entraide et de coopération, comme nous pouvons le vivre actuellement. « Les humains ont toujours su gérer la pénurie tant qu’ils s’organisaient. Avec notre culture actuelle qui voue un culte à la croissance infinie et à la compétition acharnée, nous avons très peu de chance de nous en tirer. Cela pourrait aboutir non seulement à des effondrements économiques et financiers, mais aussi sociaux et politiques. Et c’est dans l’épreuve des grandes catastrophes que nous pourrons compter sur nos capacités d’entraide. Encore faut-il croire en ces capacités ! » L’ensemble des témoignages de rescapés de situation difficile soutienne cette réalité, la panique générale reste très rare.

Cette crise, qui provoque des initiatives citoyennes partout dans le monde, vient donc bousculer la croyance que le monde repose sur la loi du plus fort, qui est le fondement du capitalisme moderne tel qu’on le connait aujourd’hui.

Cependant, même si notre capacité d’entraide spontanée est forte, ça n’a pas été suffisant jusqu’à maintenant pour construire une société basée sur l’entraide. Des mécanismes sociaux de stabilisation des niveaux d’entraide sont nécessaire, reste à avoir la volonté de les mettre en place. Nous pouvons espérer que cette crise nous laisse une trace de la force de la coopération, et qu’elle oriente ensuite la structuration future de la France.

Publié le 24 mars 2020 par Eole Planchez